Le Family Office partagé

L’Écho des marchés septembre 2022

Emmanuel Domange

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La Federal Reserve change de ton

Dans notre dernier commentaire, nous évoquions le tact avec lequel le président de la banque centrale américaine communiquait avec les marchés, ce qui lui permettait de monter les taux sans pour autant paniquer les investisseurs. Et bien fin août, c’est un tout autre visage qu’il nous a montré à Jackson Hole. Dans un discours très bref, il a averti les marchés : les anticipations d’inflation des ménages sont trop hautes et elles représentent pour l’économie un danger bien plus important que celui d’une récession. Il a donc clairement indiqué que sa politique de remontée des taux n’allait ni s’arrêter, ni s’adoucir. Et peu importe si cela coûte des emplois et de la croissance, car selon lui, le scénario d’une récession est de loin préférable à celui d’une inflation persistante. L’économie américaine étant très forte, elle peut tout à fait absorber ce genre de choc. Mais les investisseurs ont tout de même été rafraichis par cette perspective, qui annonce des taux directeurs probablement autour des 4% dès le mois de décembre. Les marchés ont donc plié d’environ 5% au mois d’août.

En Europe, la situation est très différente. Si la banque centrale a également remonté ses taux de 0,75% début septembre, elle n’a pas la même marge de manœuvre. Car ici, l’inflation n’est pas tant due à une surchauffe de l’économie post-covid comme aux Etats-Unis, mais bien plutôt au choc externe de la hausse des prix de l’énergie. La hausse des taux pourrait donc freiner la croissance sans pour autant juguler l’inflation. Et il est difficile d’apprécier dans quelles conditions ces prix de l’énergie pourraient retrouver des niveaux acceptables pour les entreprises et les ménages.

La rentrée s’annonce donc délicate pour les investisseurs, car la situation géopolitique est toujours incertaine et les derniers chiffres de l’inflation aux Etats-Unis restent très élevés. Nous verrons début octobre comment les résultats des entreprises s’adaptent, avec, notamment pour les entreprises américaines, l’impact sur leurs comptes de la hausse du dollar.

Emmanuel Domange

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