Le Family Office partagé

L’Écho des marchés mai 2022

Emmanuel Domange

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L’hécatombe continue

 
Le mois d’avril a été très difficile pour les marchés (S&P 500 -10,2%, Nasdaq -14,6% et Eurostoxx 50 -3,9%). La guerre en Ukraine, les tensions inflationnistes et le ralentissement chinois ont continué à peser sur la tendance. Début mai, c’était au tour de la banque centrale américaine de préciser sa politique monétaire pour les mois à venir. Si le marché a initialement bien réagi à l’annonce d’une hausse de 0,50% de son taux directeur, le rebond n’a pas tenu et, dès le lendemain, les indices ont repris le chemin de la baisse. Le président de la Fed s’est pourtant montré rassurant sur la santé de l’économie américaine et il voit des signes de ralentissement de l’inflation. Mais cela n’était pas suffisant pour enrayer le marché baissier en cours.

Une correction majeure

Pour mesurer l’ampleur de la correction en cours, voici les performances depuis le début de l’année des géants technologiques américains : Apple -14%, Microsoft -21%, Google -22%, Amazon -35%, Facebook -41%, et Netflix -75%.

 Sur le Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques américaines, plus de la moitié des titres qui le composent affichent des baisses supérieures à 50% depuis le début de l’année. Et les valeurs stars de la période Covid ont affiché des reculs encore plus marqués comme le montre le tableau ci-dessous.

 Ces chiffres impressionnants confirment que nous sommes bien dans une correction majeure.

A-t-on atteint un plus bas ?

C’est évidemment difficile à dire, mais il est probable que la tendance se poursuive tant que la situation ne s’améliore pas en Ukraine et en Chine. Les pressions inflationnistes sont toujours fortes et il est très peu probable que les banques centrales reprennent une politique monétaire accommodante avant un certain temps. Prudence donc…

Cependant, tout n’est pas noir.

Comme nous le rappelait Louis de Fels, notre gérant chez Gay-Lussac Gestion, les anticipations des marchés en matière de hausse des taux sont extrêmes. Il est peu probable que le programme anticipé de 6 à 7 hausses de taux sur l’année se réalise. Les investisseurs pourraient donc retrouver un peu d’optimisme si le resserrement monétaire était moins rapide que prévu. De plus, le marché de l’emploi et les consommateurs restent en très bonne forme. Cela pourrait nous éviter d’entrer dans une crise économique profonde. Il reste donc positif et attend un nouveau pic d’inquiétude pour recommencer à investir.

Un autre de nos gérants, Cyril Carrière, chez Lonvia nous fait part également de son optimisme. En synthèse, voilà comment il décrit son portefeuille :

 

  • Les dynamiques opérationnelles et les publications de résultats sont d’excellente facture : de nombreuses sociétés, tous secteurs confondus, poursuivent leur belle dynamique voire révisent positivement leurs objectifs annuels ;
  • Les valorisations se normalisent au regard des ratios historiques et, pour certaines sociétés, rejoignent des niveaux planchers (mars 2020 / décembre 2018) ;
  • Les valorisations présentes impliquent un effondrement total de la croissance dans des proportions qui ne semblent pas réalistes ;
  • Notre sélection de titres porte exclusivement sur des sociétés « best-in-class » qui sont en position de mieux-disant produit, technologique ou de service. Quel que soit le scénario macroéconomique à venir, nos sociétés devraient poursuivre leur chemin de création de valeur. La connexion entre performance boursière et performance opérationnelle, création de valeur et ratio de valorisation se fera de facto.

 

L’humeur morose des marchés risque donc de se maintenir tant que la situation en Ukraine, en Chine et sur le front de l’inflation ne s’améliore pas significativement. Mais les entreprises dans lesquelles nos gérants sont investis restent en bonne santé économique et ont des perspectives toujours très prometteuses. La normalisation en cours des niveaux de valorisation nous invite donc à la patience, mais ne doit pas nous rendre pessimistes pour autant sur les perspectives de long terme des investissements de nos gérants.

 

 

Emmanuel Domange

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