Une inflation hors de contrôle
Depuis maintenant trois mois, les marchés sont confrontés à plusieurs défis majeurs : la guerre en Ukraine, la politique zéro covid en Chine et l’inflation de sortie de crise sanitaire. Pris séparément, chacun de ces défis aurait pu être gérable pour les investisseurs. Mais apparus au même moment, ils se renforcent l’un l’autre et pointent vers une période prolongée de tensions inflationnistes.
Les banques centrales se trouvent donc dans une situation délicate. Avec cette inflation qui semble hors de contrôle, la nécessité d’une politique agressive de remontée des taux se fait de plus en plus pressante, quitte à pousser les économies vers la récession. C’est ce scénario que les investisseurs anticipent.
Ainsi, après un mois d’avril chaotique, les marchés ont poursuivi leur baisse au mois de mai. Et malgré une tentative de rebond à la fin du mois, la tendance baissière a repris de plus belle début juin avec les derniers chiffres de l’inflation aux Etats-Unis (+8,6% en rythme annuel) et en amont d’une probable hausse de 75 points de base des taux directeurs américains. Les marchés américains, qui dictent la tendance mondiale, se trouvent désormais en territoire baissier, c’est-à-dire en baisse de plus de -20% par rapport à leurs plus hauts niveaux.
L’ambiance devrait donc rester morose pendant un certain temps sur les marchés, car les tensions sur les matières premières et les chaînes d’approvisionnement ne pourront pas être résorbées rapidement. Avec un cycle de remontée des taux qui n’en est probablement qu’à ses débuts et un moral des consommateurs qui commence à se dégrader, il ne faut pas s’attendre à un rebond durable des marchés à court terme.