Turbulences
Depuis début 2022, les marchés font face à l’épineuse question de l’inflation. Tout d’abord considérée comme temporaire, le changement de ton mi-janvier de la Federal Reserve américaine a pris les marchés de court. Il y a quelques semaines, trois hausses de taux étaient envisagées à court terme. Désormais le consensus parle de six à sept hausses d’un quart de point au cours de l’année aux Etats-Unis. C’est un changement majeur.
Ajoutons à cela la fin des rachats d’actifs, la réduction du bilan des banques centrales et les élections de midterm aux Etats-Unis, le cocktail est suffisant pour faire douter les investisseurs de la pérennité de la croissance à court terme. Les prises de bénéfices se sont donc multipliées depuis le début de l’année, au fur et à mesure de la hausse des taux (le cap des 2% a été atteint sur le taux à 10 ans aux Etats-Unis) et des chiffres de l’inflation (+7,5% en rythme annualisé aux Etats-Unis en janvier).
Enfin, les tensions autour de la frontière ukrainienne restent vives. Joe Biden indique désormais qu’une invasion pourrait avoir lieu dans les tout prochains jours. Les marchés n’ont guère apprécié, envoyant les indices actions dans un nouveau mouvement baissier, tandis que les prix du pétrole franchissaient le cap des 90 dollars.
Ce début d’année se déroule donc dans un climat de tensions assez vives. Mais comme nous le rappelle notre gérant Bert Flossbach dans son commentaire de janvier :
« Augmenter les taux d’intérêt trop rapidement et trop fortement, non seulement paralyserait l’économie américaine, mais cela mettrait également en danger la reprise économique dans le reste du monde. Il ne faut donc pas s’attendre à ce que les taux égalent ou dépassent le niveau de l’inflation.
Les taux réels resteront donc négatifs, ce qui rend les obligations moins attractives que les actions, même à des niveaux de rendement un peu plus élevés. Les entreprises solidement financées qui bénéficient d’une bonne croissance et sont en mesure de répercuter des prix plus élevés à leurs clients seront en mesure de gérer une petite hausse des taux d’intérêt.
La possibilité d’un durcissement des politiques monétaires restera probablement une préoccupation constante pour les marchés en 2022 et pourrait conduire à des corrections assez conséquentes. Cependant, l’hypothèse d’une inflation plus élevée n’est pas une raison pour les investisseurs de long terme d’abandonner par crainte de fluctuations temporaires une stratégie basée sur des actifs réels et, par conséquent, sur une vraie croissance de ces actifs.