Rebond estival mais attention à Taïwan
Au cours du mois de juillet, les marchés ont retrouvé le chemin de la hausse, s’appréciant en moyenne d’un peu plus de 7%. Nous n’attendions pas ce rebond mais nos sélections de gérants en ont largement profité.
Les raisons de ce rebond sont multiples. Tout d’abord, les entreprises ont présenté des résultats de bonne facture pour le second trimestre. Bien que l’impact de l’inflation dans les comptes soit bien réel, il reste néanmoins raisonnable. Ensuite le 21 juillet, le pipeline de gaz russe Nordstream a bien été remis en service, bien qu’avec un débit très réduit, mais cela a écarté à court terme un des problèmes que connaît actuellement l’Europe. Puis aux Etats-Unis, la remontée des taux de +0.75% a été très bien acceptée par les marchés. Jerome Powell, le président de la Federal Reserve, a encore une fois fait preuve de son talent de communication lors de la conférence de presse suivant l’annonce de la décision. Il a montré à la fois une réelle détermination dans sa politique de remontée des taux, mais il a réussi à ne pas inquiéter les marchés outre mesure. Enfin, le dynamisme du marché de l’emploi américain et des chiffres de l’inflation en légère baisse ont pu confirmer la dynamique positive au début du mois d’août.
Cependant, il faut selon nous rester prudent car la situation géopolitique reste explosive. Nous vous avions parlé le mois dernier de la problématique européenne du gaz russe, véritable épée de Damoclès, dont nous sentirons probablement les effets l’hiver prochain. Mais début août, la visite surprise de Nancy Pelosi à Taïwan, a remis sur le devant de la scène un des sujets les plus épineux actuellement. Cette visite a franchi une ligne rouge pour Xi Jinping. Il en a donc profité pour tirer quatre missiles au-dessus de Taiwan, ce qui est une première, et a démontré ainsi la complétude de sa capacité de blocus naval autour de l’île (voir carte ci-dessous). Et selon certains analystes, un blocus de seulement quelques semaines pourrait forcer Taïwan à capituler. Ce scénario, s’il venait à se produire, aurait des conséquences désastreuses dans le monde. Nous sommes toujours très confiants dans l’économie, mais nettement moins dans la situation géopolitique ce qui explique notre prudence.