Le mois dernier, nous partagions avec vous la vision prudente de Yoan Ignatiew, gérant de R Valor, qui observait un ralentissement économique mondial et une moindre attractivité des actions, en particulier face aux placements monétaires. L’évolution des marchés en cette fin d’été semble lui donner raison car les indices actions ont enregistré des baisses d’environ 3% au mois d’août. C’est un mouvement mesuré certes, mais des éléments nouveaux pourraient l’accentuer.
En premier lieu, le pétrole, dont le cours est en hausse de 25% depuis 3 mois. En décidant de poursuivre leurs réductions de production jusqu’à la fin de l’année, la Russie et l’Arabie Saoudite ont surpris les marchés. Cette réduction semble devenir structurelle, et cela représente une réelle problématique pour l’inflation et le pouvoir d’achat des consommateurs. Nous savons que l’Arabie Saoudite a besoin d’un baril au-delà des 100$ pour financer ses investissements en vue de l’ère post-pétrole. Avec un cours aujourd’hui à 90$, il est peu probable que la tendance s’inverse prochainement.
Le deuxième élément se situe en Chine où, début septembre, le gouvernement a interdit à ses fonctionnaires l’utilisation d’iPhone ou de tout autre téléphone étranger. Alors que l’économie chinoise est en proie à une crise profonde de son secteur immobilier et à un ralentissement de son économie, ce réveil des tensions avec les Etats-Unis n’est pas un signal positif pour l’économie chinoise et son retour dans la croissance mondiale.
Mais il y a tout de même une bonne nouvelle car la Federal Reserve s’apprêterait à faire une pause dans son cycle de hausse des taux. Les taux réels étant désormais positifs et les tensions sur le marché du travail étant moins vives, les marchés n’anticipent plus de hausse des taux en octobre et probablement pas en novembre. Le consommateur américain étant assez résilient, le scénario d’un atterrissage en douceur reste encore possible.