Le mois de septembre n’a pas été des plus faciles pour les marchés. Tout d’abord confrontés à la chute des valeurs technologiques américaines, ils ont ensuite dû absorber le choc des nouvelles mesures de précaution sanitaire face au coronavirus. Heureusement, la perspective du plan de relance aux Etats-Unis et le soutien inconditionnel des banques centrales a permis aux investisseurs de ne pas céder à la panique. Les indices actions terminent donc le mois sur des corrections raisonnables (-1,5% en Europe, -1,8% dans les pays Emergents, – 3,9% aux Etats-Unis).
Une seconde vague ?
C’était la crainte principale de cette rentrée, surtout en Europe. Si les chiffres des nouvelles contaminations ont en effet été impressionnants, les nombres de cas graves et de décès restent très faibles par rapport aux niveaux du printemps. Ci-dessous, deux graphiques illustrent ces données pour la France, mais ils sont assez représentatifs de la situation dans le reste de l’Europe.
Grâce à ces données encourageantes, les investisseurs ont pu garder le cap et se concentrer sur la sortie de crise, et ce malgré les mesures d’extrême prudence de la part des pouvoirs publics.
J-30
L’autre grand sujet de cette rentrée, c’est évidemment l’élection présidentielle américaine. Pour les marchés, le scénario du pire serait un résultat trop serré et une contestation de la validité du scrutin. Mais ce scénario semble de moins en mois probable. L’avance de Joe Biden dans les sondages est solide et Donald Trump ne semble pas être en mesure de repousser les élections. On parle désormais d’une vague bleue, qui donnerait aux démocrates le contrôle à la fois de la présidence et des deux chambres.
Bidenomics
Joe Biden aurait alors les mains libres et les marchés semblent apprécier ce scénario. Le risque serait une influence trop forte de l’aile gauche du parti (Bernie Sanders, Elizabeth Warren…) mais les représentants et sénateurs centristes sont toujours majoritaires et ils ne sont pas prêts à laisser la main. On peut donc s’attendre à des hausses d’impôts pour les entreprises (de 21 à 28%) et pour les plus hauts-revenus. Mais comme l’analyse Goldman Sachs, une vague démocrate signifierait surtout un plan de dépenses publiques très généreux dans les infrastructures, la transition écologique, la santé et l’éducation. L’économie globale et les marchés devraient donc
y trouver leur compte.
Pendant ce temps, en Californie…
Tesla continue de nous faire rêver. Le constructeur californien organisait en septembre son très attendu « Battery Day ». Il n’y a pas eu d’annonce révolutionnaire, pas de « million miles battery », mais Elon Musk a une fois de plus démontré l’énorme avance technologique de son groupe dans le domaine de l’automobile et du stockage de l’énergie. La révolution électrique est en marche, appuyée par des pouvoirs publics déterminés, des investisseurs enthousiastes et des innovateurs au talent exceptionnel pour la matérialiser. Cet alignement entre innovation, financement et politique est un phénomène très encourageant pour les prochaines années et sera sans doute à
l’origine d’un puissant cycle de croissance.
En conclusion,
Dans les jours à venir, les marchés seront tenus en haleine par les élections et les débats autour du nouveau plan de relance américain. La perspective de son montant extraordinaire (probablement autour de 2500 milliards de dollars) sera un solide soutien pour les marchés.
Du côté des risques, il faudra observer l’évolution de l’épidémie mais aussi les tensions géopolitiques. La Chine s’est faite plus discrète ces derniers temps, peut-être pour ne pas favoriser l’élection de Donald Trump. En revanche, la Turquie a pris le relais. Espérons que la situation ne devienne pas hors de contrôle entre elle et l’Arménie.
Enfin, attention à Donald Trump, qui, promptement remis de son infection au coronavirus, tentera le tout pour le tout pour sauver sa candidature.