Dans le prolongement du mois d’août, la tendance baissière s’est poursuivie en septembre, entrainant une correction de 3 à 5% des marchés actions et d’environ 2 % sur les marchés obligataires.
Comme toujours, la banque centrale américaine était au cœur de l’actualité avec sa réunion de politique monétaire du 20 septembre. A cette occasion elle n’a procédé à aucune hausse des taux, mais elle a clairement indiqué son intention de les maintenir à un niveau élevé pendant plus longtemps que prévu. C’était une déception pour Wall Street, mais cela restait assez prévisible. Car l’économie reste forte avec un marché de l’emploi extrêmement dynamique et une consommation vigoureuse. La Federal Reserve peut donc facilement maintenir une politique restrictive.
Mais une autre problématique a fait son retour au cœur de l’actualité : celle de la soutenabilité de la dette des Etats. Depuis des années les marchés sont inondés de dettes souveraines à taux très faibles grâce au rôle d’acheteur en dernier ressort des banques centrales. Les Etats ont largement profité de ces circonstances favorables et leurs taux d’endettement ont explosé. Seulement voilà, aujourd’hui les banques centrales ne sont plus acheteuses, et les Etats n’ont absolument pas réduit leurs besoins de financement.
Nous nous retrouvons donc dans une situation où les investisseurs privés devront absorber seuls les besoins de financement de leurs Etats, car ni les banques centrales ni les acheteurs étrangers ne viendront à la rescousse (la Chine n’achète plus de bons du trésor américain mais au contraire les vend progressivement). Nous risquons donc de voir les taux longs progresser « naturellement », c’est-à-dire sans remontée des taux directeurs. Ce scénario serait assez délicat, car il y aurait un réel risque de décrochage de la consommation, de l’investissement, et des finances publiques.
Evidemment les banques centrales ne « lâcheront » pas leurs Etats respectifs, mais le probable bras de fer entre les institutions (Trésors d’un côté, Banques Centrales de l’autre), pourrait porter préjudice à la santé des économies. Attention donc à l’apparente attractivité des taux longs (autour de 4-5% actuellement), car le marché obligataire est dans une situation fragile.
Du côté des actions, l’horizon économique est malheureusement trop incertain pour un retour des flux sur les petites et moyennes capitalisations. Attention également aux valeurs traditionnellement défensives (services aux collectivités, valeurs pharmaceutiques, consommation de base) car elles souffrent beaucoup depuis le début de l’année de la remontée des taux. Le secteur technologique continue à offrir un bon refuge, mais une hausse incontrôlée des taux longs pourrait affecter leur valorisation. Nos gérants restent donc toujours prudents à l’amorce du dernier trimestre de l’année.