Quel retournement !
Alors que fin octobre les marchés finissaient par plier devant l’ampleur de la seconde vague de l’épidémie de Covid 19 et les multiples mesures de reconfinement sanitaire, tout s’est inversé en quelques jours début novembre. Coup sur coup l’élection de Joe Biden aux Etats-Unis et l’annonce d’un vaccin par l’américain Pfizer ont constitué une vraie bouffée d’oxygène pour les investisseurs et ont permis aux indices actions de franchir des niveaux records.
Joe Biden – « Président-élu »
La première grande nouvelle a donc été l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis. Son score n’est pas excellent, et il est très loin de ce qu’anticipaient les instituts de sondage, mais il finit tout de même par arracher la victoire dans de nombreux Etats, ce qui le met assez bien à l’abri des contestations de Donald Trump. Son élection n’est pas encore confirmée, mais elle semble tout de même très probable.
Mais sans le Sénat…
Mais il devra probablement gouverner sans le Sénat. En effet, la vague bleue tant annoncée n’ayant pas eu lieu, les Républicains ont réussi à conserver 50 sièges sur les 100 que compte le Sénat. Il reste aujourd’hui seulement deux sièges en jeu (ceux de la Géorgie) et il faut que les Démocrates les remportent tous les deux pour reprendre la majorité (car en cas d’égalité, le vice-président des Etats-Unis bénéficie d’une voix supplémentaire). Rien n’est donc joué, mais les observateurs parient plutôt sur un Sénat républicain. Quoiqu’il en soit nous allons assister dans les semaines à venir à une bataille électorale épique pour ces deux derniers sièges. Résultat le 5 janvier.
Pour l’instant, les marchés ne croient pas non plus à une victoire démocrate au Sénat. Et c’est ce qui explique en bonne partie leur réaction positive aux résultats des élections. Car une division des pouvoirs entre une Présidence démocrate et un Sénat républicain, c’est un peu le meilleur des deux mondes. En effet cela signifierait une Amérique pacifiée par un président réunificateur, mais peu ou pas de hausses d’impôts (pour les ménages et les entreprises), un plan de relance plus mesuré et donc moins inflationniste (ce qui permettra de garder les taux bas) et une aile gauche démocrate mieux contrôlée. Encore une fois, épilogue le 5 janvier.
La prouesse scientifique
L’autre grande nouvelle de ce mois de novembre, c’est le vaccin développé en à peine neuf mois par l’américain Pfizer et l’allemand BioNTech. Il aurait un taux d’efficacité de 90%, ce qui est remarquable, car un taux de 75% est déjà considéré comme très bon et les autorités étaient même prêtes à accepter des taux de 50 à 60%. De plus, il serait disponible assez rapidement puisque Pfizer prévoit de faire sa demande d’homologation dès la troisième semaine de novembre. A cette annonce, les marchés se sont envolés, et en particulier les valeurs qui étaient délaissées depuis plusieurs mois.
Et maintenant ?
A quoi s’attendre pour les semaines à venir ? La tendance haussière des marchés semble assez solide et des facteurs très positifs l’alimentent. Il faut espérer que la seconde vague de l’épidémie atteigne rapidement son pic et reste relativement peu meurtrière, mais la perspective d’un vaccin fiable change profondément la donne. En fixant une sorte de date limite à cette crise sanitaire, les marchés retrouvent la visibilité dont ils ont tant besoin.
En revanche, il faudra suivre de près les réactions de Donald Trump qui de toute évidence ne veut pas quitter la Maison Blanche. Fort de son excellent résultat au niveau du vote populaire et toujours aussi combatif, il trouvera peut-être d’ici le 20 janvier une idée pour renverser la tendance.
Enfin, l’élection sénatoriale en Géorgie sera aussi un facteur déterminant pour les investisseurs et la trajectoire de l’économie américaine.