Les marchés ont poursuivi leur hausse au mois de février, portés par les résultats exceptionnels de quelques poids lourds (comme Nvidia aux Etats-Unis, ou LVMH, ASML et Novo Nordisk en Europe). Mais cette fois, le reste de la cote a joué son rôle car les géants technologiques américains ont plutôt fait du surplace. C’est un signe encourageant car la concentration des flux dans seulement quelques valeurs n’était pas un phénomène très rassurant.
Du point de vue des politiques monétaires, principal sujet de préoccupation des investisseurs, la donne n’a pas changé. L’inflation et l’emploi ralentissent, mais les banques centrales veulent se laisser encore du temps. Le consensus vise désormais le mois de juin pour les premières baisses de taux, et parie sur un atterrissage en douceur des économies occidentales.
Mais il y aura sans doute une divergence de trajectoire entre ces dernières. Si la zone américaine reste portée par la résilience de ses consommateurs, il n’en est pas de même en Europe où la croissance est atone. Les entreprises exposées aux consommateurs américains ou à des marchés en forte croissance devraient ainsi mieux se comporter que celles dont les revenus sont plus domestiques. On pourra cependant noter avec satisfaction l’émergence d’une nouvelle tendance en Europe, celle des rachats d’actions, ce qui pourrait soutenir significativement les cours.
En Chine, la tendance est à la déflation. Les consommateurs sont nerveux et commencent à repousser leurs achats, anticipant des baisses de prix. Ce pays, dont l’économie était organisée autour d’une politique de croissance forte et d’un secteur immobilier omniprésent (30% du PIB), va devoir manœuvrer délicatement pour réussir sa transition vers une économie de marché plus saine. Les valorisations ayant beaucoup baissées, cette zone redevient attractive, mais il existe encore trop d’incertitudes sur la volonté politique de Xi Jinping pour s’y engager.