L’année 2020 s’est terminée sur une note positive avec une progression d’environ 2% des indices au mois de décembre. Le rebond en cours depuis plusieurs mois maintenant semble donc solide. Et bien que la pandémie tarde à refluer en raison de l’apparition régulière de nouveaux variants du virus, les investisseurs restent focalisés sur les plans de relance et le déploiement des vaccins.
Finalement, bien que très éprouvante humainement, 2020 aura été une année plutôt positive pour les marchés. Les indices actions américains et asiatiques affichent de belles hausses (environ +15%), tandis que les marchés européens limitent leur baisse (-5%).
La vague bleue
Peu d’investisseurs l’attendaient encore, mais elle a finalement eu lieu. La double victoire démocrate aux élections sénatoriales de Géorgie a été une véritable surprise et a offert à Joe Biden la majorité dans les deux chambres du Congrès américain. Cela change totalement la donne car le nouveau président aura ainsi toute latitude pour nommer les membres de son cabinet et implémenter une politique sociale et économique ambitieuse.
Dans un premier temps, les investisseurs craignaient ce scénario car il risque d’être synonyme de hausse d’impôts et de durcissement de la réglementation pour des secteurs clés de la cote (technologie, banques, santé). Mais l’optimisme l’a finalement emporté car cette victoire démocrate offre l’espoir d’un plan de relance économique plus ambitieux, que ce soit au niveau du soutien direct aux ménages ou au niveau des dépenses d’investissement dans les infrastructures et la transition écologique.
Les secteurs les plus cycliques de la cote se sont donc envolés à l’annonce des résultats, aussi bien aux Etats-Unis qu’en Europe, car la locomotive américaine entraine encore sa grande sœur européenne.
Le mois de janvier …
… s’annonce donc bien rempli pour les investisseurs qui devront scruter les nominations de l’administration Biden pour en anticiper finement les tendances sur les sujets de politique intérieure aussi bien qu’extérieure.
On pourrait croire que le futur président Joe Biden n’aura pas l’énergie nécessaire pour redresser son pays. Mais lorsqu’on l’écoute s’exprimer, on ne peut être qu’impressionné par la vitalité de son propos et par sa volonté. On peut donc espérer qu’il saura constituer une équipe suffisamment forte qui se concentrera sur la relance et la réunification du pays, tout en résistant à l’aile gauche du parti démocrate dont les ambitions régulatrices et fiscales auraient un impact très négatif pour les marchés.
Au-delà de l’actualité politique,
le mois de janvier sera celui de l’annonce des résultats du quatrième trimestre, toujours sous l’impact des restrictions sanitaires. Les marchés anticipent une baisse de 9% des profits, mais on peut s’attendre à des chiffres légèrement meilleurs car les entreprises dépassent traditionnellement les attentes des analystes. Il ne devrait pas y avoir de surprise majeure sur ce sujet.
En revanche, il faudra surveiller de plus près la hausse des taux longs. Car toutes ces politiques de soutien à l’économie pourraient provoquer une reprise trop rapide et donc inflationniste. Les taux à 10 ans américains se redressent déjà et font craindre un ajustement dans la valorisation des actifs financiers. Il est encore trop tôt pour s’alarmer sur ce sujet mais ce sera sans doute un des sujets majeurs de cette année.